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À partir de la légende dorée de la conversion de saint Paul



Dernière mise à jour
le 30/11/2023

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À partir de la légende dorée

Remarque

La conversion de saint Paul est diversement traitée par les différentes versions de la légende dorée consultées. Soit 

  • elle n’est pas abordée,
  • elle occupe en trois petits paragraphes,
  • elle est longuement développée.

Pour un certain nombre de fêtes, les différentes versions sont assez proches. Ce sont des traductions d’un même texte qui utilisent des mots ou des phrases françaises différentes. Des versions sont visiblement agrémentées d’ajouts. Il faudrait poursuivre les recherches pour déterminer l’origine des différences si importantes qui concernent la conversion de saint Paul.

Introduction

La conversion de l’apôtre saint Paul eut lieu la même année que la passion du Christ et la lapidation de saint Étienne. Ce n’est vrai que si l’on considère l’année comme la succession de douze mois, et non comme l’espace compris entre le 1er janvier et le 31 décembre. La crucifixion du Christ eut lieu le 20 mars, la lapidation de saint Étienne le 3 août, et la conversion de saint Paul le 25 janvier.

Trois raisons expliquent pourquoi l’Église célèbre cette conversion plutôt que celle des autres saints :

  • pour l’exemple pour que personne, aussi grand pécheur soit-il, ne désespère d’être pardonné en voyant qu’un homme ayant commis de telles fautes a pu recevoir une telle grâce,
  • pour la joie, car l’Église s’est d’autant plus réjouie de la conversion de saint Paul qu’elle s’était plus affligée de ses persécutions,
  • pour le miracle que le Seigneur manifesta en lui ; Dieu ayant voulu montrer que, de son plus cruel persécuteur, il pouvait faire son plus fidèle prédicateur.

En effet, sa conversion fut miraculeuse du côté de celui qui l’a faite, du côté de ce qui l’y a disposé, et du côté de celui qui en est le sujet.

Sa conversion fut miraculeuse du côté de celui qui l’a faite

Celui qui fit cette conversion, c’est Jésus-Christ. En cela, il montra :
  • son admirable puissance, quand il lui dit : « Il est dur pour toi de résister à l’aiguillon. (Ac, 26, 14) » ; saint Augustin s’écrie : « L’agneau tué par les loups a changé le loup en agneau, il se prépare déjà à obéir, celui qui auparavant était rempli de la fureur de persécuter ; »
  • son admirable sagesse ; car il détruisit son orgueil, en lui inspirant de l’humilité, mais pas les splendeurs de la majesté. Il dit : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. » (Ac, 9, 5) ; la glose ajoute : « Il ne dit pas qu’il est Dieu, ou même le Fils de Dieu, mais accepte les bassesses de mon humilité et dépouille-toi des écailles dont te couvre ton orgueil »
  • une clémence extraordinaire ; ce qui est évident puisque, au moment où Paul était dans l’acte et dans la volonté de persécuter, Dieu convertit un homme :
    • dont l’affection est désordonnée, puisqu’il ne respirait que menaces et carnage,
    • ayant des projets criminels, puisqu’il vint trouver le grand prêtre
    • au cours d’une action coupable, puisqu’il allait chercher les prisonniers pour les amener à Jérusalem,
    • dont le but de sa démarche était détestable.

Sa conversion fut miraculeuse du côté de ce qui l’y disposa, à savoir la lumière.

En effet, cette lumière fut subite, immense, et venant du ciel : « soudain, une lumière venant du ciel l’enveloppa de sa clarté, » (Ac 9, 3) à cause des trois vices de Saul  :
  • l’audace : « Il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des hommes et des femmes qui suivaient le Chemin du Seigneur, il les amène enchaînés à Jérusalem. » (Ac 9, 1-2) et la glose rajoute : « Personne ne l’y avait engagé, c’est de lui-même, c’est son zèle qui le pousse »
  • l’orgueil : Ces paroles le prouvent : « Saul était toujours animé d’une rage meurtrière. » (Ac 9, 1)
  • l’intelligence charnelle qu’il avait de la loi. Ce qui fait dire à la glose sur ces paroles : « Je suis Jésus. Je suis le Dieu du ciel ; c’est ce Dieu qui te parle, ce Dieu à qui tu crois, comme les juifs, avoir infligé la mort. »
Donc cette lumière divine fut subite, pour frapper d’épouvante cet audacieux. Elle fut immense, pour abîmer ce hautain, ce superbe, dans les profondeurs de l’humilité. Elle vint du ciel pour rendre céleste cette intelligence charnelle.

Trois moyens disposèrent ce prodige :

  • la voix qui appelle,
  • la lumière qui brille,
  • la force toute puissante.

Cette conversion fut miraculeuse du côté de celui qui en est le sujet

Saul fut l’occasion de trois miracles son renversement, son aveuglement, et son jeûne de trois jours. Il fut renversé, pour être relevé de cet état d’infirmité où il gisait.

Saint Augustin écrit :

« Paul fut renversé pour être aveugle.
Il fut aveuglé pour être changé.
Il fut changé pour être envoyé.
Il fut envoyé pour que la vérité se fît jour. »

Le même père dit encore :

« Le cruel fut écrasé et devint croyant.
Le loup fut abattu et il se releva agneau.
Le persécuteur fut renversé et il devint prédicateur.
Le fils de perdition fut brisé et il est changé en un vase d’élection.
Il est aveuglé pour être éclairé, dans son intelligence pleine de ténèbres. »

Aussi est-il dit que, pendant ces trois jours, il resta aveugle, parce qu’il fut instruit de l’Évangile. Comme le dit saint Paul lui-même, il n’a pas reçu l’Évangile de la bouche d’un homme ni par le moyen de l’homme, mais il l’a reçu de Jésus-Christ lui-même qui le lui révéla.

Augustin dit ailleurs : « Paul, je te proclame le véritable athlète de Jésus-Christ qui l’a instruit, qui l’a oint de sa substance avec lequel il a été crucifié et qui se glorifie en lui. II eut sa chair meurtrie, pour que cette même chair fût disposée à embrasser les généreux desseins. En effet, dans la suite, son corps fut parfaitement apte à toutes sortes de bonnes œuvres, car il savait vivre et dans la pénurie et dans l’abondance. Il avait tout éprouvé et il supportait volontiers toutes les adversités. »

Saint Chrysostome dit : « Il regardait comme des moucherons les tyrans et les peuples qui ne respiraient que la fureur, la mort, les tourments, et des milliers de supplices. Il les prenait pour des jeux d’enfants. Il les accueillait de son plein gré, et il retirait plus de gloire des chaînes dont il était lié, que s’il eût été couronné de précieux diadèmes. Il recevait les blessures avec plus de bonne grâce que les autres ne reçoivent les présents. »

Les trois états de saint Paul peuvent être opposés aux trois autres états de notre premier père, Adam.

  • Celui-ci se leva contre Dieu ; saint Paul au contraire fut renversé par terre.
  • Les yeux d’Adam furent ouverts ; saint Paul au contraire devint aveugle.
  • Adam mangea du fruit défendu ; saint Paul s’abstint de manger une nourriture légale.


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