pour la rénovation de l’église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames |
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Thématique et ordonnancement des vitraux Les vitraux dans l’église |
Dernière mise à jour le 30/11/2023 Plan du site Menu en haut d’écran Aide |
Trois décisions de l’Église catholique ont joué un rôle important dans la disposition des vitraux :
Date | Événement | Vitraux concernés |
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8 décembre 1854 | Promulgation du dogme de l’Immaculée Conception. Le 25 mars 1858, la Sainte Vierge dit à Bernadette « Je suis l’Immaculée Conception ». | vitrail de Marie Immaculée (03) |
23 août 1856 | Inscription officielle de la fête du Sacré-Cœur de Jésus au calendrier liturgique par Pie IX | vitrail du Sacré-Cœur (00) vitrail de sainte Marie-Madeleine (05) vitrail de saint Jean (07) |
1870 | Promulgation du dogme de l’infaillibilité pontificale par le Concile Vatican 1 | vitrail de saint Pierre (08) |
En 1534, à Montmartre, saint Ignace de Loyola et saint François-Xavier posèrent les premiers jalons de La Compagnie de Jésus. Ses membres se mirent à la disposition du pape qui put les envoyer partout dans le monde y exercer toute espèce de travail. En 1556, la Compagnie de Jésus comptait plus de mille membres. À la suite de nombreuses demandes, plus de quatre cents collèges jésuites furent fondés dans le monde.
Dans les colonies espagnoles et portugaises, les missionnaires jésuites s’opposèrent à l’exploitation éhontée des indigènes pratiquée par les commerçants et les gouverneurs. Ceux-ci se plaignirent et dénoncèrent les Jésuites auprès de leurs monarques respectifs. La Compagnie de Jésus fut expulsée de tous les territoires portugais en 1759. Il en fut de même pour l’Espagne huit ans plus tard. En France, cédant aux pressions des encyclopédistes, du Parlement, de la Pompadour et de Choiseul, Louis XV abolit la Compagnie de Jésus en 1764.
Après avoir longtemps résisté aux pressions, et face à la menace d’un schisme, le pape Clément XIV signa un bref qui supprima la Compagnie de Jésus le 21 juillet 1773. L’évêque de chaque diocèse devait promulguer officiellement ce bref de suppression. L’impératrice de Russie, Catherine II et le roi de Prusse Frédéric II interdirent formellement à tous les évêques de leurs territoires de le faire. En Suisse, le gouvernement et le clergé protestèrent avec tant de véhémence que le pape fit une exception en leur faveur : ils purent garder les Jésuites.
Clément XIV mourut l’année suivant l’émission du Bref. Son successeur, Pie VI, informé de la situation en Russie, en Prusse et en Suisse, n’intervint pas. Puis, il autorisa secrètement les Jésuites de Russie à se désigner un supérieur général. Pie VII, en 1801, reconnut officiellement l’existence de la Compagnie en Russie. En 1810, il la restaura lui-même dans ses États. En 1814, la situation politique ayant suffisamment évolué, il put la rétablir solennellement dans l’Église et répondre ainsi aux vœux unanimes de tout le monde catholique.
En 1880, le parlement français publia un décret appuyé par Jules Ferry pour fermer toutes les maisons et tous les collèges de la Compagnie de Jésus en France.
00 Seul ce vitrail central (00) représentant le Sacré-Cœur relève du culte de latrie (vénération de Dieu). Le Sacré-Cœur était l’objet d’une grande vénération à la fin du XIXe siècle. Le pape Pie IX inscrivit officiellement la fête du Sacré-Cœur au calendrier liturgique le 23 août 1856, peu de temps avant la réalisation des vitraux. |
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01 | Il peut être surprenant que les vitraux représentant saint François-Xavier et saint Victor soient disposés de part et d’autre de celui dédié au Sacré-Cœur.
Un blason de la famille Dugas figure sur chacun d’eux. Victor Dugas fut le principal donateur pour la construction de l’église et la réalisation des vitraux. Le vitrail de son saint patron, Victor, est à droite (02).
Celui de Saint François-Xavier, patron du grand-père de l’épouse de Victor Dugas, est à gauche (01). Le blason de la famille Barou de la Lombardière de Canson, famille de cette dernière est représenté sur ce vitrail. La représentation de saint François-Xavier évoque les événements du XIXe siècle qui ont secoué la Compagnie de Jésus dont il est l’un des fondateurs. |
02 |
03 | À gauche, le vitrail de Marie Immaculée (03) fait référence au dogme de l’Immaculée Conception qui avait été proclamé le 8 décembre 1854 et confirmé par la Sainte Vierge à Lourdes le 25 mars 1858. Marie est la personne la plus proche du Sacré-Cœur. Les blasons des familles Dugas et Barou de la Lombardière de Canson figurent sur ce vitrail. À droite, le vitrail suivant (04) représente saint Maurice, le patron de la paroisse et de l’ancienne église paroissiale. Le blason de la famille Dugas figure sur ce vitrail. Il est accompagné du blason de la famille d’Humières. Renée Pauline Dugas de la Boissonny (1863-1930), fille de Victor Dugas s’est mariée avec Pierre-Henri de Lestapis (1851-1935). Sa cousine Jeanne de Lestapis (1852-1885) a épousé Roger d’Humières (1849-1923), propriétaire du château de Poux à Marcolès dans le département du Cantal. | 04 |
05 | À droite à côté du vitrail de saint Maurice se trouve le vitrail de sainte Catherine (06), patronne des chanoinesses. Une des dernières chanoinesses, Adélaïde de Berbis, a épousé Charles-Aimé Jussieu de Saint-Julien. Elle a vendu sa maison du chapitre en 1811 pour acquérir la maison de Brosses où elle est décédée en 1848. Les blasons du vitrail sont ceux des familles la Fléchère de Beauregard, Saint-Julien, Durand de Gevigney qui sont sa famille, sa descendance et sa parentèle issue de différentes alliances. Il s’agit du premier vitrail sur lequel ne figure pas le blason de la famille Dugas et du dernier vitrail disposant d’un blason. Le vitrail de sainte Marie-Madeleine (05), qui était très proche de Jésus, est à gauche, à côté de celui de Marie Immaculée (03). |
06 |
07 | Suivent les vitraux de deux apôtres : à gauche, celui de saint Jean (07), lui aussi très proche de Jésus, donc du Sacré-Cœur, et, à droite, celui de saint Pierre (08), premier pape et symbole de la papauté. Le dogme de l’infaillibilité pontificale avait été proclamé en 1870. | 08 |
09 | Suivent les vitraux de deux évêques : à droite, celui de saint Anthelme (10), évêque de Belley ; à gauche, celui de saint François de Sales (09), évêque in partibus de Genève. Saint Anthelme faisait partie des chartreux. Ces derniers ont fait un don pour l’ornementation de l’église. François de Sales résidait à Annecy durant une période difficile au cours de laquelle il a été confronté à l’intransigeance des protestants qui l’empêchaient de résider à Genève. | 10 |
11 | Les deux vitraux suivants sont consacrés à deux saints ayant vécu à proximité de Neuville-les-Dames : à droite, saint Vincent de Paul (12) qui était en relation avec saint François de Sales et qui a vécu quelques mois à Châtillon-sur-Chalaronne ; à gauche, saint Pierre Chanel (11) né à Cuet, béatifié le 17 novembre 1889 et canonisé en 1954. Le vitrail réalisé en 1891 le mentionne donc comme bienheureux. | 12 |
13 | Au fond à gauche le vitrail de saint Trivier (13) qui a vécu à Utinge devenu Saint-Trivier-sur-Moignans, village proche de Neuville-les-Dames. Ses reliques ont été conservées au monastère de Luyseis, toponyme du village qui a précédé Neuville-les-Dames. Le vitrail de saint Bonet (14) est placé au fond à droite. Une donatrice nommée Blanc-de-Saint-Bonnet figure dans les archives paroissiales de Neuville-les-Dames. | 14 |